V – Étymologie des noms de lieux de la Drôme

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* Vacherie (La – com. Le Chaffal) : principal hameau de la commune du Chaffal.

        Cf. La Vache, ancien nom de Beauvallon/Dr.

 

Valaurie : Valauria/Vallauria 1291, de valle aurea 1147 (vallée dorée). (Bouvier)

 

Valdrôme : Vallis Drome 1059. Commune où la Drôme prend sa source, dans la Montagne de

        l’Aup qui fait la limite avec les Hautes-Alpes.

 

Valence (occ. Valença) : la Ventia de Dion Cassius (HR XXXVII, 47, 2), auteur grec du début du

        IIIe s., semble correspondre à Valence quand il raconte la révolte des Allobroges (vers 62

        AC) : soit c’était son nom avant l’occupation romaine, soit il a été corrompu par les copistes

        comme Solo/Solonion (pour Soio : Soyons) dans le même récit.

          S’il y en eut un, le village gaulois était situé à l’angle sud-ouest de la terrasse dominant le Rhône où se trouve

          aujourd’hui le musée (ancien palais épiscopal) et la place des Ormeaux. C’est un remarquable site de défense,

          contrôlant le fleuve et relativement abrité du vent dominant. La cathédrale est construite sur la bordure nord de

          ce site primitif.

          La cité romaine a été fondée vers 50-30 AC, peut-être en lien avec l’aménagement de la Via Agrippa vers 38,

          sans doute à l’intention de vétérans de l’armée. L’urbanisme fut profondément étendu et réorganisé sous Auguste

          et la ville entourée de  remparts vers 15 AC. On pense que le forum devait se situer entre la rue du Théâtre et la

          rue de Vernoux actuelles. Après Vienne, Ammien Marcellin cite Valence avec Arles parmi les villes les plus

          remarquables de la province.

          Dans le chœur de la cathédrale se trouve la IIIe ou IVe borne milliaire, datée de 274, en réemploi. [Voir Étoile]

        La naissance de la cité avait été précédée par les camps militaires du plateau de Lautagne à la toute fin du IIe

          siècle AC. Des fouillles menées depuis 2013 sur ce plateau situé au sud-est de Valence ont révélé la présence de

          cinq camps romains échelonnés entre 125 et 50 AC. 80 fours creusés à même le sol, les restes de 300 amphores,

          une meule à grain, etc, y ont été retrouvés.

          

        In agro Cavarum, Valentia v. 65 (Pline III, 36), Julia Valentia IIe s. (Ptolémée II, 10, 7),

        Valentia fin IIIe s. (Itin. d’Antonin), Civitas Valentia 333 (Itin. de Bordeaux), Valentia IVe s.

        (Peutinger), Valentia IVe s. (Ammien Marcellin XV, 11, 14), Civitas Valentinorum début Ve s.

        (Notitia Galliarum), Valentina urbs Ve s. (Sidoine Apollinaire), Valentiam urbem 566

        (Grégoire de Tours).

        Le nom en forme de participe verbal rappelle les fondations de la République romaine  

        (Fidentia, Placentia, Potentia) : ce nom latin, la centuriation de la plaine et l’absence de traces

        d’occupation indigène suggèrent plutôt une fondation romaine ex nihilo (selon Ph. Ravit). La

        ville fut cadastrée avant 50 AC selon M. Clavel-Lévêque.

        

Vassieux : Vaciu 1228, Vacinum 1231, Vacivum 1245. 1) Dauzat propose Vacivum, vide, mais on

        peut en douter. – 2) de l’occ. vacieù, partie d’un troupeau qui ne produit ni agneaux ni lait

        (TDF). (Bouvier)

 

Vaugelas (com. Valdrôme, Alixan, Mercurol) : « vallée gélée ». (Bouvier)

 

Vaunaveys-La Rochette : vau de vallis (vallée) + pré-IE nava (vallée encaissée dans un plateau ?

        plateau ?)

        Cf. Vaulnaveys-le-Bas/Is. (Valle Navisio, Valnaves XIe s.) et Vaulnaveys-le-Haut/Is. (val +

        navis ?)

 

* Vaures (Les – com. Allex) : de l’occ. vabre/vaur (ravin) du gaulois vobera.

 

* Veaunes (com. Mercurol-Veaunes) : villa Vedena 908, Veana 1344. 1) du gaul. vidu (bois) ; 2) de l’oronyme ligure *veden-. Fusion avec Mercurol le 1er janvier 2016.

 

* Vées (Les – com. Chantemerle-les-Blés) : in Leveon 1344.

 

Venterol : de Venteriolo 1060, de la rac. oron. pré-IE VAN-/VIN-. (A. Nouvel)

        Cf. Venterol/AHP (mais code postal 05 - Venterolo 1045)

 

* Verchères (com. Montéléger) : du gaul. vercaria : terrain attenant à la maison.

Verclause : Vallis clausa 1162 (vallée fermée). (Bouvier)

 

Vercoiran : "castrum seu territorium Vercoyrani" 1276 et "castrum Vercoirano" 1284. (Wikip.)

        À proximité, oppidum sur le plateau de Sainte-Luce.

                     1) Pourquoi pas ver-corios, "grande armée/troupe", comme uertmao-cori,

        "excellentes troupes" ;

                      2) autre possibilité : nom d'un chef,  ver + corionos, "chef d'armée".

        Cf. Vercorin/CH, Valais : Vercoreins 1241, village perché comme celui de la Drôme (Les

        Alpes & leurs NL : 6000 ans d'histoire ? Les appellations d'origine pré-européenne, P.-L.

        Rousset, 1988) D'après l'extrait, affiché en très petits caractères, j'ai cru comprendre que, pour

        l'auteur, on combine gaul. ver- avec rac. car-, roche, pour aboutir au sens de "Grande

        Montagne". (P.G.)

 

* Vercors : Vercorsium 1231, de Vercoriis 1293, de la tribu voconce des Vertamocorii dont le

        territoire allait jusqu’aux gorges de la Bourne (Barruol). À l’origine, le mot désignait

        seulement le canton de La Chapelle-en-Vercors, soit approximativement le Vercors drômois.

        C’est le géographe Raoul Blanchard qui, dans les années 1920, élargit l’acception du terme à

        l’ensemble du massif des Préalpes dauphinoises.

        On n’a retrouvé sur le plateau aucun vestige antique.

 

* Vermenelle (La - com. Allex) : du lat. virminem (acc. - osier) + dim. fém.

 

Véronne : Veronne 1163, castrum de Verona 1201 (E. Nègre). Sans doute du rad. hydron. pré-IE

        var/ver (Var, Vair, Vère, Véore, Vière) + suff. -on (Véron, Veyron, Aveyron) dans sa forme

        féminine.   

        Vallée du Riousset qui descend du Vercors et se jette à Saillans. 38 habitants, pas de village.

        Principaux hameaux : Les Boissiers (où se trouve la mairie) et Les Blaches.

 

Vers-sur-Méouge : Verdis 1274. Devrait venir du masc. vern, "aulne", la forme médiévale, écrite

        à partir de la prononciation locale, ayant subi l'influence de l'adj. "vert". (NL du Dauphiné, J.-

        C. Bouvier, 2002) 8 communes portent ce nom en France. Cf. Vert/Lot < celt. *verno (aulne –

        Topon. gasconne, B. et  J.-J. Fénié).

 

Vesc : Vaiesch 1113, Vaesc 1183. 1) Oronyme ligure. Plus vraisemblable que :

                                                         2) évolution tardive par aphérèse d’« évesque » (J. Astor p. 135

        - M.-T. Morlet pour les NP) : devait être une terre épiscopale. Cf. Le Vesque/Dr.

 

* Vesque (Le – ham. Ballons) : voir Vesc.

 

Vinsobres : de Vinzobrio 1137, du rad. précelt. ligure vin(t)- (hauteur) + briga (village perché) –

        tautologie. (Dauzat, P. Fabre p. 214)

        Cf. Venterol, Vanosc, Les Vans.

 

Volvent : de Volvenco 1080, Volvento 1128. Pour X. Delamarre (NL celtiques, 2012), d’un

        composé gaulois *volo-vento (abattoir d’en bas) avec volo- (bas, inférieur - et non vo- ?) +

        venton (abattoir, aire de sacrifice) : extrêmement audacieux !

 

Voupe (com. Chatuzange-le-Goubet) : de l’anc. occ. volp (renard) du lat. vulpes.

        Cf. Les Voupes/Dr. (mansus de Vulpa 1165 - com. Bésayes)

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