A – Étymologie des noms de lieux de la Drôme

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* Aix-en-Diois : série des Aix/Ax/Dax, du lat. aqua (eau). On y a retrouvé les vestiges de thermes

        romains en contrebas du château et une source d’eau salée existe à 800 m au-dessus. (Bouvier)

        Fusion en 2016 avec Molières-Glandaz pour former la nouvelle commune de Solaure-en-Diois.

 

Albon : Epaone, lieu d’un concile réuni en 517 à l’initiative de saint Avit, évêque de Vienne, après

        la conversion au catholicisme de Sigismond, roi des Burgondes ; emplacement longtemps

        discuté mais les vestiges de l’église y furent retrouvés en 1972.

Aleyrac (Valdaine) : Ayleracum 1250 (cartulaire île Barbe). La commune est traversée par le

        Ruisseau d'Aleyrac, affl. Berre, qui coule vers le sud.

1) D'un nom d'homme lat. Alarius, ailier, soldat qui faisait partie des ailes d'une armée en

position de bataille.

        [Schulze donne le gentilice Alarius qui pourrait expliquer notre toponyme. Alarius désignait

        le soldat d’une troupe auxiliaire disposée sur les ailes de la légion romaine et habituellement

        composée de cavaliers ou fantassins non italiens, souvent gaulois ou germains (par ex. César

        BC 1, 73 – Tite-Live 10, 40).]

        2) ou Hilarius NP + suff. -acum. (La Drôme insolite : d'Aix-en-Diois à Volvent : les 370

        communes du..., P. Palengat - 1999) – La base Aleyrac est le nom propre connu Hilarius (cf.

        lat. hilaris/hilarus, gai, joyeux, de bonne humeur) lequel se trouve aussi dans Alleyrat, nom

        de 2 communes… (Romania : recueil trim. consacré à l'étude des langues et des..., vol. 37, P.

        Meyer, G. B. Paulin, 1908)

        Pour Allerey/S&L et Alleriot/S&L (perçu comme un dim. du 1er), le DNLF y voit le NP lat.

        Alarius ou (H)ilarius + suff. -acum. Un dérivé d’alacer, avec le sens de "lieu agréable", serait

        également possible.         

        3) Mais Skok, p. 51 n°7, et Kaspers, p. 19 n°9 n'excluent pas non plus, dans des NL tels que

        Alayrac, Aleyrac, Allery, la présence d'un NP germanique Alaheri… du germ. Alar = "noble

        combattant".

        4) G. Taverdet note aussi l’adj. lat. alacer, agréable, qui aurait pu convenir au site ou former le

        NP Alacrius. Il indique d'autres noms gallo-romains qui ont été proposés à leur sujet :

        "Alarius, Hilarius et même Illyrius (originaire d'Illyrie)". (Les NL en -ac dans l'ancien dioc.

        du Puy, F. de La Conterie, 1989 ; repris par Bouvier 2002)

        5) "ad Leire" ? > alleire (évolution normale) ; … raccourcissement de la désinence, ainsi

         Albanianicas > Aubagne et Alairanicas > Aleyrac. (Bulletin philolog. et hist. : (jusqu'à

        1715), France. Comité des travaux hist. et scientifiques, 1963)

        « M. Hubert Collin, archiviste en chef du dép. de la Haute-Loire, a bien voulu confirmer

        l'identité des toponymes Alleyrac et Alleyras, ainsi que leur dérivation de l'hydronyme

        Leyre… mais ils ne sont pas au bord de la Loire et il n’y en a pas d’autre d’un nom

        approchant. Situés à 25 km l’un de l’autre, ils accréditent plutôt le nom d’un riche colon gallo-

        romain de la région. »

        6) Également peu crédible : « on peut penser enfin à une rac. hydron. prélat. *al-, avec

        l'élément -ar- (fort répandu dans les hydron. gaul., cf Arar, anc. nom de la Saône) ». Le

        village d’Aleyras/HL est en effet sur les bords de l’Allier (Elaver, Elaris !) ; cf. aussi

        Aleyrac/HL.

        Bref, un nom encore bien mystérieux. (Les NL de Bourgogne, III, Saône-et-Loire, CNDP,

        1991)  

        Formes proches relevées dans TGF : a) Alleyrac/HL (longée par un affl. rg Holme, à env. 5,2

        km de la Loire à vol d’oiseau) ; b) Alleyras/HL (com. détachée de Salettes en 1835 : Alleyrac 1130,

        bordée à l'O par l'Allier, 400 m, et au NE par deux affl. de celle-ci) ; c) Alleyrat/Corr. (bordée à l'O

        par la Triouzoune, 1,5 km) ; d) Alleyrat/Cr. (sur la Creuse) ; e) Alairac/Aude (sur un petit affl.

        Aude, à l'E, 5,3 km ; un petit cours d'eau à l'O, 1,6 km, l'Arnouse, sépare Alairac d’Arzens) ; f)

        Aleyrac/Gard (hameau d'Issirac, canton Pont-Saint-Esprit : Aleyraco 1461). (Recherches sur le

        domaine géogr., F. H. A. Beauvois, 1967) ; g) Aleyrac/Hlt (*Alariacum, localité disp., com.

        Sauteyrargues, dont le nom est continué par l'église d'Aleyrac [carte IGN] et les l.d. cadastraux la

        Coste d'Aleyrac et le Creux d'Aleyrac. Le DTH (c.à.d. en 1865) signale un hameau d'Aleyrac…)

        (Le suff. -acum dans la topon. de l'Hérault : contribution à..., F. R. Hamlin, 1959) ; h) Vindrac-

        Aleyrac (Tarn), commune.

Alixan : Alexiano 916, d’Alexius NP. (Bouvier)

 

Allan : Alon 1138, Alondo 1183. 1) du peuple scythe des Alains dont un groupe est signalé au Ve s.

        dans la vallée du Rhône ;

                                                       2) du NP germanique Adelandus. (Bouvier 2002 – Bulletin Soc.

        d’études Htes-Alpes 2008)

        Le vieux village, perché, était un fief des Adhémar. La dernière habitante l’a abandonné en

        1902.

 

* Alléoud (quartier de Valdrôme) : Allodio 1406, du francique al-lôd, latinisé allodium : terre libre

        exempte de redevances => (anc.) fr. alleu.

 

Allex : Alisium 928. Du gaul. alesia (falaise), cette langue ne connaissant pas le ‘f’.

        Cf. Alès/Gard. (Bouvier p. 33)

 

Ambonil : Umbennum 333, mutatio sur la route de Valence à Die, mais le pèlerin de Bordeaux y

        fait étape entre Bance et Valence (Itin. de Bordeaux 333). Ambonil 1201, Enbonil XVIIIe s.    

        (Cassini).  

        Du gaul. ambe (rivière) ou ambi (autour) avec contamination ultérieure par le nom local du

        nombril, « ambouni », lat. umbilicus. (Bouvier p. 35)

 

Ancône : Acunum, vicus routier sur la Table de Peutinger. (Quelques origines… 2006) Mais voir

        Montélimar.

        Cf. Ancône/It. (Ancona en latin, nom grec, sans rapport), capitale des Marches.

 

Andancette : Andanceta 1473. En face d’Andance qui est sur la rive droite du Rhône. Commune

        créée en 1872 par distraction de la commune d’Albon. Au sud du village actuel se trouvait

        l’établissement gallo-romain de Figlinae, devenu ensuite Figlinis, dont le nom désigne un

        atelier de potier.

 

* Andran : voir Cléon-d’Andran.

 

Anneyron : Anarioni 883. Annarigus, nom germ. + suff. -one. (Bouvier)

 

Aouste : Augustum (Peutinger), Augusta (Itin. d’Antonin IVe s.) du nom de l’empereur romain,

        du lat. augustus (saint, consacré), de augur (augure, variété de prêtre qui prédisait l’avenir).

        Cf. Aouste/Aisne (quartier de Saint-Quentin, anc. Augusta Viromanduorum), Aoste/Is.

        (Augusta IVe s. également), Aoste/It.

 

* Archiane (ham. Treschenu) : de l’occ. arsina (bois incendié), du lat. arsus p.p. de ardere

        (brûler).

                                                   

Arpavon : castrum Arpaonis 1216, 1) « le village fortifié du paon » (E. Nègre) ;

                                                            2) Arp- variante de Alp- pour A. Dauzat. (Bouvier, Petrucci)

 

Arthémonay : villa Artemoniacum 940 (Bouvier et Wikip.),

                         1) du gaul. artos (ours). (Quelques origines… 2006, qui ajoute : « pas certain ») ;

                         2) d’un NP germanique Artmund. Cf. Arthmond, NP anglo-saxon.

 

Aubenasson : Albenasio XIe s., de la rac. pré-IE alp/alb (haute montagne).

        Cf. Aubenas/Ardc (A. Nouvel p. 73)

 

Aubres : de Arbris 1218 - VTF 564).

        1) De l’occ. albar/aubar (saule blanc, salix alba). (Dict. Alibert)

        2) du nord-prov. aubre, arbre, du lat. arbor. (TGF, vol. 2 E. Nègre, 1996 - Bouvier, 2002)

        Cf. NR : Aubrometz, Aubrigoux, Ruisseau de Laubry, - de Laubrun, - des Aubrys,  vallon des

        Aubrètes, - de l'Aubro, combe de l'Aubrié. (Sandre.fr)

        Cf. Albaret, Albarède (albareda, saulaie), ruisseau de l’Aubaret, etc. (P. Fabre p. 346)

        Sur l’Eygues en amont de Nyons, Aubres était au XVIIIe s. une enclave pontificale dans le

        royaume de France. Après le rattachement du Comtat, Aubres et sept autres communes furent

        inclus dans le département de la Drôme. Le village actuel est sous le vieux village, perché sur

        une montagne.

 

Aucelon : village perché, prob. du gaulois Uxellon (très élevé) réinterprété Aucelon (petit oiseau)

        en occitan (P.G.), dim. d’aucel (oiseau), du lat. avicellus (petit oiseau).

 

* Auches (Les) (com. des Tourettes, de Venterol) : variante de ouche, du gaul. olca (bonne terre

        labourable, champ clos).

        Cf. Les Auches/Ardc (com. Flaviac), Les Oches/Dr. (quartier d’Étoile).

 

Aulagnier (Pas de l’ – com. Beauregard-Baret) : accès au plateau du Vercors, du nord-occ.

        aulanha/aulanhièr (noisette/noisetier)  => rég. dauphinois aulagne/aulagnier, du lat.

        abellana (noisette), d’Abella en Campanie.

 

Aulan : Aulancum, Aulanco 1386.

 

Aurel : de Aurelio, 1) de l’occ. aure, vent, du latin aura (souffle, air, brise) ; (Dauzat-Rostaing)

                                 2) d’Aurelius, NP latin, plus certainement. (Bouvier)

        Inscription votive à la déesse Andarta (CIL, 12, 1559).

 

Autichamp : Alti campi 1345, « Les Hauts Champs », ou peut-être de la rac. pré-IE calm/chalm

        (plateau aride et désert) (E. Nègre, TGF). Village perché sur une ancienne route reliant Crest à

        Montélimar par le col de Tartaiguille.

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