M – Étymologie des noms de lieux de la Drôme

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* Machine (Col de la – com. Saint-Jean-en-Royans) : à l’accès sur le plateau du Vercors de la

        reculée de Combe-Laval, ce col évoque le souvenir d’un engin à cable qui faisait descendre de

        la falaise le bois de la forêt.

 

Malataverne : ad fontem Mala Taverna 1487 : « mauvaise taverne », du lat. taberna (échoppe,

        cabane de marchand, boutique) => anc. fr. XIIIe s. taverne (lieu où l’on sert à boire, cabaret,

        buvette). Cf. Malataverne/Gard (ham. d’Alès).

 

Malissard : Mal Eyssart 1514 : mauvais essart (i.e. terre défrichée, gagnée sur la forêt).

 

* Malossanes (Les – quartier rural Chatuzange-le-Goubet) : du prov. malaussèna (tuf, argile bleue

        X. de Fourvières) => poudingue => terrain formé de petits caillous adhérant ensemble (J.

        Astor). Cf. Malaucène/Vaucl., Malaussène/AM, Malaussane/PAtl.

 

* Mantaille : Mantelum villa 858, Mantalo 859. Boson s’y fit élire roi de Provence en 879.

        (Bouvier) Commune rattachée à Anneyron en 1809.

 

Manthes : Mantol 1333, 1) du gaul. mantalo : route (Bouvier) [ou chemin (J. Vendryès),

        carrefour (C. Jullian) ?]

                                         2) plutôt du gaul. mantula : demeure, habitation. (P.G.)

 

Margès : Mariacum 1163 (!), Marjais XIVe s. P.ê. du gaul. marga (marne).

        Cf. Les Margillières/Dr.

 

* Margillières/Marles (Les) : du gaul. margila : marne, argile. Cf. Margès/Dr.

 

Marignac : Maliniac 1173, Marignac 1193, vrais. domaine d’un Malinius, NP.

 

* Marles (Les – Alixan) : voir Margillières.

 

Marsanne : Marsana 1178 (charte de fondation de l’abbaye de Bonlieu), de Marcius NP dérivé de

        Marcus (J. Astor) + -anus ; de Martianus NP (Bouvier).

        Cf. Marsannoux/Ardc (hameau de Vernoux).

 

Marsas : de Martius NP. (J. Astor)

 

* Mazenc : voir La Bégude-de-Mazenc.

 

* Menée (village et col, com. Treschenu) : col de Menui XIIIe s. Il sépare le Diois du Trièves

        (1457 m)  et porte le nom du hameau de Menée qui fait partie de la commune  de Treschenu-

        Creyers (avec Mensac, Bénevise, Les Nonières et Archiane). En anc. fr., chemin pris par le

        gibier poursuivi par les chasseurs => sonnerie de cor. Du lat. pop. minare (pousser des bêtes

        devant soi en criant).

          Bien moins prob. (F. Falc’hun) d’un mot gaulois signifiant "montagne" car v.bret. monid, breton menez

          (montagne).

 

* Mensac (hameau Treschenu-Creyers) : suff. de domaine gallo-romain. Cf. Mens/Is. (Minicius).

        Voir Treschenu.

 

* Mercurol : Mercurius, dieu romain + gaul. ialo (clairière). Fusion avec Veaunes (au NE) le 1er

        janvier 2016 pour former la commune de Mercurol-Veaunes (2000 h + 300 h env.).

        Voir Veaunes.

 

Mérindol-les-Oliviers : de Merindolio 1220.

        1) De l’occ. miral/miralh (poste de guet, d’où l’on regarde) + dim., cf. miranda (belvédère),

        mirador (tour de guet), du lat. mirari.

        2) De Merenda NP + ialo ?! (Bouvier)

        Cf. Montmiral/Dr., Mérindol/Vaucl. (de Merindolo 1221), Mirandol/Lot-Loz. (l.d.).

Mévouillon : villa Medullis et Medhulensis v. 1070, Medullium 1095, Medullone 1135,

        Medullio 1178 et 1286, Medulio 1293, castrum Medullionis. De la tribu gauloise des

        Médulles ? Mais on situe plutôt ceux-ci en Maurienne. Rapport avec la Méouge (*Medulica ?)

        qui ne la traverse pas ?

=> Au MA famille noble des Mévouillon, seigneurs de la Baronnie éponyme, qui dépendaient

directement de l’empereur et non du comte de Provence ou du dauphin. Elle était rivale de la Baronnie de Montauban, plus à l’est. La commune actuelle est un groupe de hameaux : Gresse (mairie), Le Col, Pelleret, Aumagne, La Farette.

 

* Meymans : village de la commune de Beauregard-Baret. Maesmans 1233. P.ê. du NP latin

        Maximus + suff. -anus. (Bouvier)

 

Mirmande : Mirmanda 1184, de l’anc. fr. fin XIIe, orig. méridionale,  

        mirande/mirmande/marmande et milmande : maison ou place fortifiée permettant

        d’observer ; 1) du latin mirari, regarder, observer (Nlle revue d'onomastique n° 25 à 28,

        1995) ;

        2) ou de l’occ. mermar, diminuer + gérondif lat. -anda, qui sert à, qui est destiné à. Il s'agit

        généralement d'un palais mérovingien ou carolingien (Toponymie de la France, A Vincent,

        1937)  

        3) ou de la rac. pré-IE (cf. basque mendi) ou celtique (cf. bret. menez) mend- (montagne,

        colline).

        Cf. Marmande/L&G (Myremande 1242, Mirmanda 1254).

 

Miscon : ? - Suff. ligure -isc- + gaul. -on ?

 

* Molières-Glandaz : situé au pied du Glandasse (2041 m), d’une base celtique *gland (vallée ?).

        Fusion en 2016 avec Aix-en-Diois dans la nouvelle commune de Solaure-en-Diois.

        Cf. Glandage/Dr. ; col du Glandon (Savoie).

        

Mollans-sur-Ouvèze : Molans 1060, du gaul. *Mediolanum. (Bouvier) Cf. Meylan/Is.

 

Montaulieu : castrum de Montolio 1222, de monte Olivo 1284.

 

Montchenu : du lat. canutus (blanc). Mais voir aussi Treschenu.

 

Montéléger : Castrum montis Lagerii 1157, de Saint Léger ou Leodegar, évêque d’Autun au VIIe

        s. ?

 

Montélier : Montelles XIIe s., Montilisii 1157, Montellisium 1199 < *Montillium (le petit mont).

        Les travaux de création de la ligne TGV ont permis la découverte d’une ancienne forge au lieu-

        dit Claveysonnes, au nord-ouest du village (publication 2002).

 

Montélimar : Mansio Acuno de l’Itin. de Bordeaux, IVe s. – Nom actuel de Montillium (1175),

        petit mont, colline, Montellum Aymardi (1255) d’après la famille des Adhémar, nom

        germanique (Adal, noble + mar grand, célèbre). Voir La Garde-Adhémar.

 

Montjoux : Castrum Montis Jovis 1278.

 

Montmaur-en-Diois : Montis Majoris 1165 (mons major : le mont le plus grand), puis Montis

        Mauri 1442 (attraction de maurus, noir).

 

Montmeyran : Mons Marianum ?

 

Montmiral : castrum Montis Mirati 1100, de Montemirato XIIe s. De l’occ. miral (lieu attirant le

        regard [J. Astor] ou d’où l’on a une belle vue). Cf. Mérindol-les-Oliviers/Dr.

 

Montoison : Mutatio Cerebelliaca de l’Itin. de Bordeaux 333.

 

Montrigaud : Mont + Rigaud, NP d’origine germanique (Bouvier). En 1842, la section de

        Charraix, à l’ouest, fut détachée pour être réunie à Saint-Christophe-et-le-Laris.

 

Montségur-sur-Lauzon : de l’occ. mont segur (mont sûr, auquel on peut se fier), du lat. securus

        (sans inquiétude, tranquille), de cura (souci).

        Cf. Montségur/Arge.

 

Montvendre : Castrum Montis Veneris 1157.

 

Moras-en-Valloire : Moras 995, Morasium 1474, situé sur un coteau qui domine de vastes marais

        en partie asséchés. Du germ. muor, "marais, tourbière". (Blätter des Vereines für

        Landeskunde, A. Mayer, 1888), cf. néerl. moer, "marais", v.all. muor., all. Moor, "tourbière,

        marécage", angl. moor.

        Cf. Moras/Is. sur les bords d'un lac, Mours, Morestel/Is. (Morestellum) sur un coteau

        dominant des marais ; Le Mouroux, Les Moures, etc. Tous ces noms viennent de

        mora/morus, "marais", en bas lat. (Bulletin de la Soc. dép. d'archéol. et de stat. de la Drôme,

        vol. 5 à 6, 1870)

 

Mornans : du bas lat. maurus : sombre (comme un Maure) + gaul. nanto : vallée. Cf.

        Mornant/Rh.

 

Motte (La) : de l’occ. mota (butte, colline isolée) <=> fr. motte (au MA tertre artificiel sur lequel

        on bâtissait une tour), du gaul. motta (butte, tertre). Cf. irl. mota.

 

Motte-Chalençon (La) : voir Motte (La) + ligure calanco (ravin où coule un torrent ou grand

        éboulis sur une pente montagneuse), dérivé de cala (abri rocheux).

 

Motte-de-Galaure (La) : voir Motte (La) ci-dessus + nom de la rivière.

 

Motte-Fanjas (La) : Motta Subterior 956, Mota dou Fangiar 1208 ; gaul. motta, tertre +

        Fanjas (dépression marécageuse). Cf. Le Fangeas/HA (ham. Pelvoux), Les Effangeas/Ardc

        (ham. Saint-André-en-Vivarais).

 

* Mottet (com. Hostun) : butte témoin en avant de la bordure ouest du plateau du Vercors.

        Dim. de l’occ. mota (butte, colline isolée => tertre artificiel au MA), du gaulois motta.

 

Mours-Saint-Eusèbe : 1) Mors et Murs du XIe au XIVe s. ; du germ. muor, "marais, tourbière".

        (Blätter des Vereines für Landeskunde, A. Mayer, 1888), cf. néerl. moer, "marais", v.all.

        muor, all. Moor, "tourbière, marécage", angl. moor. Le village est près des marais que

        formaient les eaux de la Savasse.

                                     2) Eusèbe, évêque de Césarée mort en 340 dont les reliques sont vénérées à

        Vézelay depuis 863. Cf. Moras.

 

Mureils : Muroil 1513. De Marius NP (?) + gaul. ialo. (Bouvier)

        Cf. Murol/PdD (Murol 1373), Murols/Av. (Murolis 1383) attribués à d’anciens remparts. (J.

        Astor)

 

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