S – Étymologie des noms de lieux de l’Ardèche

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Sagnes-et-Goudoulet : voir Sagnes (Les).

 

* Sagnes (Les) : nombreux lieux-dits, par ex. Lalouvesc, Savas, de l’occ. sanha (marais => sa

        végétation), du gaulois.

        Cf. Desaignes/Ardc, Les Sagnes/HL (com. Le Chambon-sur-Lignon).

 

Saint-Agrève (occ. Sant Agreve) : Chiniacum IXe s. Chiniac est toujours le nom de la butte où

        perchait un château et où la population était regroupée.

        Nom actuel : de saint Agrève ou Agrippa, évêque du Puy qui mourut là vers le VIIe s.

        Cf. Agrève/Ardc (ham. Pailharès).

 

Saint-Alban-Auriolles : voir Saint-Alban-d’Ay. Fusion en 1972 de Saint-Alban-sous-Sampzon et

        Auriolles (Sampzon est une commune voisine).

 

Saint-Alban-d’Ay : 1) saint Alban : premier martyr anglais mis à mort en 283 pour avoir abrité et

        protégé un prêtre chrétien à Verulamium (auj. St Albans, Hertfordshire). 15 communes

        françaises portent ce nom, essentiellement dans le Sud-Est.

                                  2) Ay du nom de la rivière, du NP gallo-romain Atius, propriétaire de domaine

        => Aius => Ay.

 

Saint-Andéol-de-Vals : Saint-Andéol-de-Bourlenc jusqu’en 1923 (Bourlenc : quartier de la

        commune).

 

Saint-André-en-Vivarais (occ. Sant Andrièu) : Sanctus Andrius de Beldionar XIIIe s., Sanctus

        Andrius de Bello Prandio XIVe s., Saint-André-des-Effangeas jusqu’en 1926, nom d’un

        hameau à la limite de la Haute-Loire. La commune possède une enclave entre Saint-Pierre-sur-

        Doux et Rochepaule. Quelques maisons de La Chapelle-sous-Rochepaule et des Chalayes lui

        appartiennent. Voir Effangeas.

 

Saint-Apollinaire-de-Rias : Apollinaire, évêque de Valence (v. 453-520) à l’époque du royaume

        des Burgondes ariens.

        Rias, plusieurs lieux-dits, est aussi un hameau au nord du village mais qui se trouve sur la

        commune de Vernoux-en-Vivarais ;

        1) prob. comme Rials/Hlt (com. Pégairolles-de-l’Escalette) de l’occ. rial (gros ruisseau),

        2) ou comme Ribas/Gard (com. Laudun) dérivé du lat. ripa (rive).

 

Saint-Barthélémy-le-Meil : de Amelio 1275 du NP latin Amelius, nom prob. de domaine non

        identifié.

 

Saint-Barthélémy-le-Plain : villa de Planis 974, Sanctus Bartholomeus de Plassanis Xe-XIIe s.

 

Saint-Cierge-sous-le-Cheylard : Cierge représente le NP Cyricus.

 

Saint-Cyr : du nom d’un jeune chrétien (3 ans) martyrisé en Mésopotamie au IVe siècle.

 

Saint-Étienne-de-Lugdarès : p.ê. du dieu gaulois Lug.

 

Saint-Félicien (occ. Sant Farciá) : nom d’un martyr décapité à Marseille en 303. Chargé de garder

        Victor mis aux arrêts et torturé par Maximien Hercule, collègue de Dioclétien, il fut converti

        par lui et partagea son martyre.

 

Saint-Fortunat-sur-Eyrieux : « -sur-Eyrieux » ajouté en 1930.

 

Saint-Genest-Lachamp : Genest, acteur à Rome et martyr chrétien sous Dioclétien (IIIe siècle).

        Sept autres communes portent ce nom en France.

        Lachamp : « la calm », plateau dénudé et aride, terme ligure.

 

Saint-Jacques-d’Atticieux : Atticiago 970 < *Atticiacum d’un NP romain, Atticus,

        littéralement : habitant de l’Attique, la région d’Athènes. Un Atticus fut ami intime de Cicéron

        qui lui écrivit des centaines de lettres dont beaucoup sont parvenues jusqu’à nous.

 

Saint-Jean-Chambre : Camera 1275 ; 1) « chambre » : résidence noble (G. Massot) ;

                                                                2) parcelle de terrain en terrasse en nord-occitan (pour

        désigner une parcelle fermée de murs ?)

 

Saint-Jean-de-Muzols : Musolis IXe s. ; Mysosco (site mairie d’Empurany) ? Ancien port sur le

        Rhône à l’embouchure du Doux, grec puis romain (Wikip.) [peu vraisemblable pour l’origine

        grecque, gauloise plutôt si l’on reprend le III e s. AC d’Histoire et Monuments]. Un autel dédié

        à Hadrien fut élevé par les bateliers du Rhône au IIe siècle ; il se trouve aujourd’hui place de

        l’Église.

 

Saint-Jean-le-Centenier : à l’époque carolingienne, le centenier, descendant du centurion romain,

        était le vassal du comte chargé d’administrer une « centaine », subdivision du comté de

        caractère militaire et judiciaire (appelée viguerie dans le Midi).

 

Saint-Jean-Roure : de l’occitan rore (nm, chêne blanc), du lat. robur => fr. rouvre.

        Cf. Rouret (Le).

 

Saint-Jeure (Sant Jèure, 2 communes : d’Andaure [Labatie-d’Andaure], d’Ay : déformation

        de saint Georges. Ay : affluent du Rhône.

        Cf. idem Saint-Geoirs/Is., Saint-Joire/Sav. 

 

Saint-Julien-Boutières (près de Saint-Martin-de-Valamas) : voir Boutières.

 

Saint-Julien-du-Gua : « gua » = gué.

 

Saint-Julien-Labrousse : Brocia XIe s., de l’occ. brossa (bruyère, broussaille) du gaul.

        brucos/brucia (bruyère).  

 

Saint-Julien-le-Roux : Le Rout 1275, de l’occ. lo rot/la rota (défrichement – G. Massot), du lat.

        rupta.

 

Saint-Julien-Vocance : voir Vocance.

 

Saint-Laurent-du-Pape : village construit autour d’un moulin sur l’Eyrieux fréquenté par les catholiques, par opposition à un autre moulin dit « de Calvin ». (G. Massot)

 

Saint-Laurent-les-Bains : émergence d’eaux thermales (53°5) utilisées depuis l’Antiquité.

 

Saint-Marcel-lès-Annonay : fondation liée à l’installation en 972 d’un monastère de l’ordre de

        saint Marcel. Sous la Révolution, Marcel-de-Déome, du nom de la rivière Deûme.

 

Saint-Martin-sur-Lavezon : distants de 2,3 km dans la vallée du Lavezon, Saint-Martin-le-

        Supérieur et Saint-Martin-l’Inférieur ont fusionné en 1974.

 

Saint-Maurice-en-Chalencon : voir Chalencon.

 

Saint-Michel-d’Aurance : Saint-Michel-le-Rance jusqu’en 1894. Du nom de la rivière qui arrose

        la commune.

 

Saint-Michel-de-Chabrillanoux : p.ê. d’un propriétaire gallo-romain nommé Caprilius, du lat.

        caprius (de chèvre), cf. vx prov. chabre (chèvre) + suff. roman -anum. Cf. Chabrillan/Dr.

 

Saint-Péray : Atiacum, domaine de la famille Atius => anc. St-Pierre-d’Ay. Vins blancs réputés.

        Voir Aizac, même étym.

 

* Saint-Pierre-le-Déchausselat : du nom d’une chapelle où se trouvait une statue de saint Pierre avec le pied déchaux. (G. Massot)

        Voir Saint-Pierre-Saint-Jean.

 

Saint-Pierre-Saint-Jean : commune issue de la fusion en 1975 de Saint-Jean-de-Pourcharesse et

        de Saint-Pierre-le-Déchausselat, toutes deux situées dans la vallée de la Sure à

        respectivement 600 m et 430 m d’altitude.

 

Saint-Pierre-sur-Doux (occ. Sant Pèire) : anc. Saint-Pierre-des-Macchabées jusqu’au décret du 4

        août 1922.

 

Saint-Remèze : Sancti Remigio 833, saint Rémi (Remigius).

        Cf. Saint-Rémy-de-Provence/BdR (sancti Remigii 903)

 

Saint-Romain-d’Ay : du nom de la rivière Ay.

 

Saint-Romain-de-Lerps : Romanus de Heremos XIIIe s. Lerps représente donc  « l’herm »

        (désert, inculte - G. Massot).  

 

Saint-Symphorien-de-Mahun : Symphorien : soldat romain martyr à Autun au IIe s. – Mahun :

        Maudunum 1207, prob. *Magodunum (le "marché perché"), anc. château et chef-lieu de

        mandement au nord du village actuel.

 

Saint-Sylvestre : Sylvestre, lat. Silvester, de silvestris (forestier), nom de plusieurs saints, évêques

        et abbés et de Sylvestre Ier, pape (314-335). Le village est à 440 m d’altitude sur le plateau

        entre Saint-Romain-de-Lerps et Colombier-le-Jeune. En amont, « Pont romain » avec une

        arche imposante, intacte, mais qui serait plutôt médiéval selon les archéologues.

 

Sainte-Marguerite-Lafigère : Lafigère, var. de l’occ. figièra (figuier). Sur le Chassezac, aux

        confins du dép. avec la Lozère et le Gard.

 

Sampzon (pron. Sanzon) : village perché dans un méandre de l’Ardèche, dominé par le Rocher de

        Sampzon.

 

Sanilhac : de *Sanilius forgé sur Sanius, NP. (J. Astor) Le « Sanus locus » de l’étymologie

        populaire n’est pas sérieux.

 

* Sardiges (ham. Mézilhac au nord de ce village sur la D578 et à 778 m d’altitude) : p.ê. de

        l’occ. eissart (terrain récemment défriché) ? (Suggéré par P. Fabre pour Sardine, p. 244)

 

Sarras : Saraçatis 814, villa Sataratis XIe s. suggèrent un nom de personne mais celui-ci était p.ê.

        emprunté à un NL serràs/sarràs (« grande colline »). (J. Astor) Le site de la mairie avance

        d’autres hypothèses, peu crédibles, pour tenter d’expliquer ce nom :

  • les Sarrasins qui auraient remonté jusqu’ici le Rhône au VIIIe s. et laissé leur nom à un monument en ruines, la Sarrasinière. Ce monument est plutôt un arc de triomphe élevé à l’époque romaine ;

  • la situation « serrée » du village entre les plateaux et le fleuve, du lat. sera (barre de clôture) ;

  • le fait que l’on recevait des plateaux du bois qui était scié avant d’être acheminé par le fleuve, cf. lat. serra (scie).

        Cf. Le Grand-Serre/Dr.

 

Satillieu (occ. Satiliu) : Satilliacum 776 (charte), 1) petit fort (castellitum) ; 2) de Satellius NP de

        satellus (garde du corps). Au confluent du Nant et du Malpertuis qui forment l’Ay.

 

Savas (à 8 km d’Annonay) : Savoas jusqu’en 1789.

        Cf. Savasse/Dr. (Savasia 1200) et Savasse NR.

 

Sencenac : de Cincinus NP sur Censius. (J. Astor)

 

* Sérusclat (l.d. Chomérac) : Serre Usclat 1464 (« la montagne brûlée »). Aussi NP.

        Cf. Cliousclat/Dr.

 

Silhac : de Silius ou Cilius NP. (J. Astor)

 

* Silhols (Les) (hameau ruiné de Lagorce) : de l’occitan selhol-silhol (petit seau).

 

Soyons : Soïo, divinité topique gauloise sur l’oppidum de Malpas qui domine l’agglomération

        actuelle. Au musée de Valence, autel dédié à la déesse Soio : « Deae Soioni… ».

        Le site correspond au Solo/Solonion de Dion Cassius (XXXVII, 48) où eut lieu le dernier

        épisode de la révolte des Allobroges conduits par Catugnatos (62 AC). Il est présumé première

        capitale des Ségovellaunes avant la Valence romaine. Au XVIIe s., l’évêque de Valence et Die

        portait encore le titre de « prince de Soyon ».

        Des sondages sur l’oppidum ont détecté les traces d’un incendie important. Tour fin XIIe s. sur

        l’oppidum de Malpas.

 

* Suc : mot occitan représentant l’évolution du pré-IE tuc (*tukk-), montagne isolée, éminence,

        hauteur aux pentes raides et au sommet arrondi => sommet. Le nom est donné dans le Massif  

        Central à des hauteurs généralement volcaniques. On en compte un grand nombre dans

        l’Ardèche : Sucs de l’Areilladou, de Bauzon, du Gouiet, du Mont Aigu, de Montfol, de

        Montivernoux, du Pal, de Pradou, de Sara, de Séponet, de Vent, etc.

Comments are closed.