B – Étymologie des noms de lieux de l’Ardèche

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* Bachasson (ferme La Chapelle-sous-Chanéac) : bassin, abreuvoir pour les bêtes, de l’occ. bachàs

        + suff. -on, du gaulois bacco (bassin).

 

* Balayes (Les – l.d. Dunière, Empurany, Saint-Agrève, Sécheras…) : de l’occ. balaia/balaja

        (endroit où poussent les genêts dont on fait des balais). Cf. Les Balayes/Dr.-HL…

 

Balazuc : Baladunum 1275, loco Baladuni 1464, rac. pré-IE bals (voir Les Bauds) + attraction du

        rég. suc, de la rac. pré-IE cucca/succa ?

        Cf. Balazut/Gard (l.d., château et domaine viticole de Saint-Paulet-de-Caisson) ; Suc de

        Bauzon/Ardc (cône volcanique 1471 m, com. Saint-Cirgues-en-Montagne), La Croix de

        Bauzon/Ardc (serre 1538 m, com. Mayres).

 

Balmes-de-Montbrun (Les) : voir Labeaume.

 

* Bancel (Le – l.d. Dunières) : bande de terre plane et allongée dans un relief irrégulier, espace en

        gradin sur une pente. De l’anc. fr. bancel/banchel (dim. : petit banc, bande de terre) et occ.

        banc et bancèl (banquette, bande de terre)

 

Banne (au sud des Vans) : 1) oronyme pré-IE pin-/bin-/vin- que l’on retrouve dans l’occ. pena

        (sommet de montagne, montagne), bana (sommet, pointe d’où corne).

                                            2) de l’occ. bana (corne), du gaul. bana, voir 1). Le fait que les

        habitants s’appellent Bannards ("les Cornus") plutôt que Bannois ou Banniens confirme que ce

        nom est compris au sens de « corne ».  

                                            3) du gaul. benna (il paraît qu’autrefois les habitants fabriquaient des

        paniers : fantaisiste) ;

                                            4) du germ. ban (proclamation).  

        Cf. La Banne/Av. (A. Nouvel p. 103), Banon/AHP et nombreux oronymes.

 

Batie-d’Andaure (La) (occ. La Bàtia) : comme fr. « bâtir », début XIIe s., assembler les pièces

        d’un vêtement, du francique *bastjan, travailler avec de l’écorce, de bast, écorce, puis

        construire des huttes en clayonnages, puis construire. (FEW et DAFL) Id. prov. basti (bâtir) =>

        bastida (bastide).

 

Beauchastel : beau + castel = « bon château ». Formation médiévale.  

        Au Moyen Âge, bel-beau désigne la qualité de quelque chose plutôt que son esthétique ; ici la qualité

        de la construction, sa capacité à résister.

       Du château érigé au XIIe s. et dominant le village, il ne reste que la tour.

 

* Baudinet (com. Saint-André-en Vivarais) : du gaulois bodina (limite). L’endroit était autrefois

        occupé par un château.

 

Bauds (Les) (occ. Los Bauçs - l.d. Pailharès) : de l’occ. bauç qui désigne un lieu escarpé, une

        falaise => un précipice, de la rac. pré-IE bals (abime, rocher).

        Cf. Les Baux-de-Provence/BdR.

 

* Baume (La) : voir Labeaume.

 

Bayne (com. Saint-Thomé, Viviers) : du gaulois bagina (forêt de hêtres), coll. de bagos (hêtre).

Beaumont : Bellomonte 1209 ; mais il s’agit plus vrais. de la rac. pré-IE bals (escarpement de

        rocher, petite falaise). En France, 43 communes s’appellent Beaumont, aucune Balmont (1

        jusqu’en 1972 en Haute-Savoie, auj. Seynod ; 2 hameaux dans l’Ain à Reyrieux et Saint-

        Martin-le-Châtel…).

* Bétoulet (l.d. Valvignères) : du gaulois betulla (bouleau - Pline dit le mot gaulois) =>

        *betuletum (+ suff. coll. : lieu planté de bouleaux).

 

Boffres (entre St-Péray et Vernoux, patrie du compositeur Vincent d’Indy) : rac. onomat. *buff-

        désignant quelque chose de gonflé et suggérant plus part. l’action de lâcher l’air après l’avoir

        retenu dans la bouche. Tiendrait son nom du vent qui souffle localement, le « balfredo ».

        Cf. occitan bofar (souffler), fr. bouffée, bouffer, bouffi.

 

Borée : Obureia 1179, Borer 1275, Borya 1464. Habitants : Boréens ou Boreyous (patois). Prob.

        du nord-occ. bòria (ferme, métaierie - Dufaud), du bas lat. bovaria (étable à bœufs). En 1848

        et 1856, une partie de la commune fut détachée pour créer puis agrandir la commune de La

        Rochette, au nord.

        Cf. Borée/Ardc (lieu-dit d’Alissas).

 

Borne : du nom de la rivière qui l’arrose (Borna VIIIe s.), à l’image de Borne, commune de la

        Haute-Loire arrosée par une autre Borne, de l’occitan borna (trou dans le rocher), du gaulois.

 

Bosas (occ. Bosas) : Charles Forot estime que ce nom vient de Boson, la famille du roi de

        Provence qui posséda longtemps ces terres. (J. Dufaud)

 

Boulieu-lès-Annonay (occ. Bonliu) : de l’occ. bon lòc (bon lieu) ou bel lòc (beau lieu). (A. Nouvel,

        p. 38) Fortification commencée en 1402. Cf. Bonlieu/Dr.-Jura.

 

Bourg-Saint-Andéol : Bergoiata début IIIe s., nom celtique dans la Vie de Saint Andéol VIIIe-IXe

        s. => Burgum Sti Andeoli 1193, en mémoire d’Andéol, sous-diacre de l’Église de Smyrne,

        apôtre du Vivarais martyrisé en 208 dont on a retrouvé le tombeau en 1876 sous l’église Saint-

        Polycarpe.

        Cf. Saint-Andéol/Dr., ham. Claveyson ; Saint-Andéol/Is., commune.

 

* Boutières (occ. Botèiras, habitants : Boteirons) : pays des plateaux compris entre le Doux et

        l’Eyrieux dans leur cours supérieur. Les trois villes princ. sont Le Cheylard, Saint-Martin-de-

        Valamas et Saint-Agrève.

 

* Brialas (ham. du Pradel, com. Mirabel) : 1) de l’occ. brialha ? (parcelle, petit morceau, débris) ;  

                                                                      2) du gaul. brogillo (bois-taillis).

        En 1558, Olivier de Serres y acheta un moulin.

 

Brossainc : Broussenc 1790, de l’occ. brossa (bruyère => brousse, broussaille) dérivé du gaulois

        brucos (bruyère) + suff. d’appartenance -enc.

 

 

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