D – Étymologie des cours d’eau de l’Ardèche

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Le Dardaillon (occ. Dardalhon) : affl. rd Escoutay, dép. de l’Ardèche, env. 8,6 km. Il naît près du hameau de La Fare, commune de Gras, et s’écoule vers le nord-est. Après avoir passé près de Valvignères, il se jette en aval de Saint-Thomé.

* Autres : 1) affl. rd Hérault, dép. de l’Hérault ;

                 2) riv. tributaire de l’étang de Mauguio, dép. de l’Hérault. Il a pour affluent le Dardillon.      

* Étym. : 1) de l’occitan dardalhon, petit ruisseau qui se jette dans un plus grand ; (F. Mistral)

                2) augm. de l’occ. dardalh, rayonnement, et dardalhar, rayonner, darder => « Ruisseau qui brille » plutôt que « Rivière qui fait des cascades » ou « Rivière qui saute » car ce n’est pas le cas (P. Fabre p. 477), du francique *darod (anglo-saxon darodh, anc. all. tart).

                3) occ. dardalhon variante de ardalhon (nm), ardillon d'une boucle ; languette de hameçon ; talon d'une lame de couteau; petit ruisseau, canal, déversoir d'un étang. Pour le Dict. Alibert, étym. francique : hard, filasse, lien.

Voir Ardaillou ; Dard ; Daillon.

 

La Daronne (occ. Daròna) : affl. rg Doux, dép. de l’Ardèche, 25,2 km. Elle naît au nord de Nozières et se dirige d’abord vers le nord-est, puis vers l’est au niveau de Pailharès. Après avoir passé près de Saint-Félicien et Colombier-le-Vieux, elle rejoint les gorges du Doux au niveau de Saint-Barthélémy-le-Plain. Au sud-est de Saint-Félicien, elle reçoit au lieu-dit Daronnat, com. Saint-Victor, un affl. rg né au Darne.

* Étym. : à rattacher à la série pré-IE bien représentée Dronne, Dorne < Doron. (La France et ses colonies, Onésime Reclus, 1887). P.ê. le nom a-t-il subi l’attraction du nom argotique daron/daronne, maître, maîtresse de maison => père et mère.

Voir DOR-/DOUR-/DORN- ; Dorne.

 

La Deôme (Ardèche) ou Déûme (Loire, car occ. Dèuma) : affl. rg Cance, dép. de la Loire et de l’Ardèche, 29,2 km. Rivus qui appelatur Deuma 1061, Derma 1259, Diaume XVIIIe s. (Dict. topogr. Loire)

Elle naît au Tracol (Saint-Sauveur-en-Rue), coule vers le nord-est et passe à Bourg-Argental, puis vers le sud-est en Ardèche. Après avoir durant quelques kilomètres fait la limite départementale, elle passe à Saint-Marcel-lès-Annonay, Boulieu-lès-Annonay, enfin Annonay où elle rejoint la Cance. Dans le passé, ses eaux ont attiré tanneurs, mégissiers, papetiers et font encore tourner moulins et scieries. (J. Dufaud).

* Étym. : *Dea alma, la déesse nourricière. (J. Dufaud, L’occitan nord-vivarais, 1986, p. 135)  

Voir Dheune.

 

Le Devès ou Ruisseau du Devès : affl. rg Eyrieux, dép. de l’Ardèche, 4,3 km. Il naît à la ferme du Devès, au nord de Saint-Jean-Roure, et alimente le lac proche. Coulant vers l’ouest puis le sud, il se jette dans l’Eyrieux au hameau de Riotord en aval de Saint-Martin-de-Valamas.

Terme agraire occitan, devès désigne un pâturage ou un bois, le plus souvent communal, dont l’exploitation était interdite ou réglementée ; par exemple jeune bois interdit aux bêtes et aux bûcherons le temps que les arbres aient atteint une certaine hauteur.

* Étym. : évolution de l’anc. occ. defens, du lat. defensum (interdit). (FEW 3, 29 - Massot DL 1.3.09)

Cf. NL Devesset (Ardèche), commune.

 

La Doire : affl. rd Duzon (> Doux), dép. de l’Ardèche, env. 5 km. Elle prend sa source à l’ouest de Saint-Romain-de-Lerps, sous la RD 287, se dirige d’abord vers le nord puis vers l’ouest. Elle conflue au nord de Saint-Sylvestre.

* Autres : 1) affl. rg Bertrande, dép. du Cantal, 25,8 km ;

                 2) La Franche Doire : affl. rd Grande Blourde, dép. de la Haute-Vienne et de la Vienne ; 

                 3) (en italien Dora) nom de plusieurs torrents du versant oriental des Alpes, notamment la Doire Baltée (160 km) et la Doire Ripaire (125 km), affluents du Pô.

* Étym. : appellatif hydronymique préceltique (ligure) dora/dour/doron très répandu dans le Sud-Est et désignant des torrents de montagne. Il s’agit du même mot que les Doron de Savoie, la Doria (Savoie), la Duire (Haute-Savoie), le Duriès (Isère), la Durance (Alpes-de- Haute-Provence, + suff. ligure -antia), la Durenque (Tarn, + suff. ligure -enca) et bien d’autres.  

Cf. NL Le Dorat (Haute-Vienne), commune.

Voir DOR-/DOUR-/DORN-.

 

La Dorne (occ. Dorna) : affl. rd Eyrieux, dép. de l’Ardèche, 22 km. Elle naît près de Lachamp-Raphaël et coule vers le nord-est en passant au Chambon, à Béléac (hameau), Dornas, Mariac et Le Cheylard où elle se jette dans l’Eyrieux.

* Étym. : 1) comme la Doire, le Doron ou la Durance (A. Dauzat), du rad. hydronymique préceltique *dor/dur désignant des torrents.

                 2) Exclus, sauf si le NR vient du nom du village de Dornas :

- du prov. dorna, cruche, récipient à liquides ;

- du prov. dorna, poing ;

- de l’all. Dorn, épine.

Cf. NL Dornach, toponyme germanique fréquent : 16 Dornach en Bavière ou en Autriche (Wikip.). Il existe aussi Dornach en Suisse et Doornick (ou Tournai - Turnacum) en Belgique. Ces noms sont p.ê. dérivés du NP gaulois Durnacos (monnaies), nom de propriétaires de domaines auxquels ils auraient donné leur nom. (Wikip.)

Voir DOR/DOUR/DORN- ; Dourne (Ariège) ; Dornette/Nièvre ; Duerna (Esp.) ; Dorme (Jura).

 

Le Doulet : affl. rd Dunière, dép. de l’Ardèche, 7,7 km. Il passe à St-Maurice-en-Chalencon et rejoint la Dunière 2 km avant que celle-ci ne se jette dans l’Eyrieux.

* Étym. : voir DOLON et Dolure.

 

Le Doux (occ. Dotz) : affl. rd Rhône, dép. de la Haute-Loire et de l’Ardèche, 70,2 km. Il prend sa source à Saint-Bonnet-le-Froid sous le col des Baraques, puis dans l’Ardèche passe à Désaignes, Lamastre, Boucieu-le-Roi et après avoir creusé une vallée en gorge se jette dans le Rhône à Saint-Jean-de-Muzols, au nord de Tournon. En 1940, le Doux marquait au moment de l’armistice la limite entre les forces allemandes et l’armée française en retraite.

* Autres : 1) La Doux : affl. rd Drôme, dép. de la Drôme, 6,7 km. Elle naît dans la Forêt domaniale du Glandasse sous le plateau du même nom (Vercors sud), s’écoule vers l’ouest en arrosant Laval-d’Aix et Aix-en-Diois pour rejoindre la Drôme en amont de Pont de Quart.

                 2) La Doux : affl. rg Verdouble, dép. de l’Aude, 1,9 km ;

                 3) La Doux : « nom de ruisseau fréquent en Périgord et Languedoc ». (Mistral, TDF)

* Étym. : 1) de l’occitan dotz (nf - pron. « douts/dous »), source, conduit ou tuyau pour l’eau. (Alibert)

Cf. prov. dous, petite source à fleur de terre ; conduite d’eau. (F. Mistral, TDF)

             2) Moins vraisemblable : avec son affl. le Duzon, du gaulois dusio, démon, de même peut-être que la Dhuys (Aisne), cf. NL la Forêt des Dhuyts (Haute-Marne).

             3) Exclu : qualificatif fr. "doux". Cette rivière est d’ailleurs connue pour ses crues violentes.

Voir Adoux ; Duzon ; Doubs ; Doue ; Douix ; Dhuys.

 

Le Douzet (occ. Dozet) : affl. rd Doux, dép. de l’Ardèche, 6,3 km. Il descend depuis Lichessol dans un cours rectiligne dirigé vers le nord-est, jusque près de Labatie-d’Andaure où il conflue. Il a donné son nom au hameau de Douzet.

* Étym. : diminutif de Doux.

Voir Doux ; Duzon (aussi affl. du Doux).

 

La Drobie : affl. rd Beaume, dép. de l’Ardèche. Elle prend sa source dans la Forêt de Chap del Bosc, au nord de Sablières, qu’elle arrose, se dirige globalement vers l’est et se jette aux Deux-Aigues (com. de Sanilhac).

* Autre : Le Ruisseau de Droubie : affl. rd Ruisseau de Dalle (> Gardon de Mialet), dép. de la Lozère. Il passe près du hameau de Droubies.

* Étym. : p.ê. du gaulois dubro, rivière, avec métathèse du "r".

Voir Dourbie.

 

Le Drompnac : affl. rg Drobie, dép. de l’Ardèche.

 

La Dunière : affl. rg Eyrieux, dép. de l’Ardèche, env. 21 km. Différente du cours d’eau éponyme de la Haute-Loire, elle naît à Martel sur la commune de Saint-Jean-Chambre, coule vers l’est en s’approchant de Vernoux, puis vers le sud et après de nombreux méandres se jette à Dunière-sur-Eyrieux.

* Autre : affl. rd Lignon, dép. de la Loire et de la Haute-Loire, 42,1 km. Aqua de Duneyra 1349. Elle passe à Dunières (Duniera v. 1920, Duneira v. 1090).

* Étym. : les deux cours d’eau portent le nom du village qu’elles arrosent, prob. du gaulois duno, lieu élevé + suff. -ara.

 

Durtail (Le Ruisseau de) : affl. rd Rhône, dép. de l’Ardèche. Il se jette à Châteaubourg.

* Étym. : du nom du château en ruines d’où il descend, situé sur la commune de Saint-Romain-de-Lerps.

 

Le Duzon : affl. rd Doux, dép. de l’Ardèche, 32,2 km. Il naît près de La Justice (com. Vernoux-en-Vivarais) et coulant vers le nord passe successivement à Champis et Saint-Sylvestre.

* Étym. : dim. prob. dérivé du Doux dans lequel il se jette (DDR), plutôt que du gaulois dusio, démon.

Cf. NL Dhuizon (Loir-et-Cher), commune.

Voir Doux ; Dhuys ; Dudon.

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